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jeudi 10 janvier 2013

Nuit dix-septième: Martigny, Suisse.




Nuit dix-septième:  Martigny. 10 juillet 2012, Valais, Suisse.

Les chiffres du jour: 
Km: 178,78
Temps: 8 heures 30 minutes
Cols: 2
Dénivellation positive: 3100m

Particularités:
Retour en Suisse pour terminer ce petit voyage de 3 jours autour du Mont-Blanc. Après le col du Petit-Saint-Bernard le matin, l'Italie fait son retour dans le projet avec la descente de la vallée d'Aoste avant le retour en Suisse par le col du Grand-Saint-Bernard. Le 3000ème km est atteint lors de sa descente dans le village d'Orsières.

Réveil difficile ce matin après l'interminable et caniculaire étape d'hier ( Nuit seizième: Val d'Isère ). Onze heures de vélo pour quelques heures de sommeil...mon corps n'a pas totalement récupéré au réveil, d'autant plus qu'hier soir je n'ai presque rien pu avaler sous peine de tout "recracher", anéanti par la terrible ascension du col de l'Iseran en pleine canicule. Ce matin les crampes d'hier sont encore fortement présentes au départ de Val d'Isère et les douleurs se ressentent un peu partout... du cou au mollet en passant par les abdominaux, le dos et le fessier... Pourtant l'équation est simple: il me faut grimper les cols du Petit et du Grand-Saint-Bernard pour rentrer chez moi; plus de 3000m d'ascensions pour  près de 180km, rien que ça...



Le long du lac du Chevril
Les premiers km me permettent néamoins de bien commencer cette journée. Longeant le Lac du Chevril sur plusieurs km tout en admirant les montagnes qui m'entourent, j'en viens presque à rêver d'avoir récupéré l'entier de mes muscles. D'autant plus que le soleil bien présent ajoute un peu de douceurs à cette matinée qui commence bien. Mais après le Lac du Chevril et les quelques km de descente qui suivent il est temps de s'attaquer au col du Petit-Saint-Bernard. 
Grimpé depuis Saint-Foy en Tarentaise via Monvalezan pour raccourcir ma route (j'évite ainsi de devoir descendre la vallée jusqu'à Bourg-Saint-Maurice), l'ascension du Petit-St-Bernard est tout d'abord très irrégulière, avec des paliers très raide entrecoupés de passages plat voire même de descente. Ce qui va me causer de nombreux soucis musculaire et me rappeler au plaisir des lendemains d'étape trop importante. Heureusement la route normale est vite rejointe et devient beaucoup plus régulière, comprenant des passages entre 4 et 6% jusqu'au col et permettant de pédaler avec un rythme plus soutenu et moins douloureux pour les muscles. Le ciel qui se couvre dangereusement n'enlève rien à la vue splendide que m'offre la route du col: surplombant la ville de Bourg-Saint-Maurice quittée hier matin j'aperçois la vallée de la Tarentaise et de nombreux villages perchés ici et là avec beaucoup d'enthousiasme. Les derniers km menant au col, très tranquille, me mène droit sur l'Italie et la très attendue vallée d'Aoste.


Arrivée dans le Val d'Aoste
Après une courte pause au sommet du col, je m'attaque donc à la longue descente (56km) jusqu'à Aoste où le soleil et la canicule refont vite leur apparition. La descente, entamée à 2188m d'altitude, n'est jamais vraiment raide, mais les 23 premiers km, menant au village de Pré-Saint-Didier (situé à quelques km seulement du fameux tunnel du Mont-Blanc), ont tout de même de joli palier et si le temps le permet il est possible d'apercevoir l'imposant Mont-Blanc ainsi que d'autres monts et glaciers environnants. Traversant une nature sauvage et bien conservée à travers forêts et pâturages, le col du Petit-Saint-Bernard versant italien vaut en tout point le détour. De plus sa pente plutôt douce et régulière n'exige pas un niveau "hors norme" au cycliste qui veut s'y aventurer.
Une fois arrivé à Pré-Saint-Didier la route va gentiment s'applatir pour devenir un long faux plats menant jusqu'à la ville d'Aoste sur 33km. En pleine vallée d'Aoste ces 33 km traversent de nombreux villages typiques et bien diffèrent de ceux croisés voici quelques heures du côté français du col. Les montagnes sont également plus arides que celles de ces deux derniers jours ce qui me donnent l'impression d'avoir couvert beaucoup plus de km que ce que j'ai réellement effectués. Mais la température de l'après-midi grimpe rapidement au-dessus des 30°C, comme pour me rappeler que pour rentrer chez moi ce soir, il me faut encore escalader le monstrueux col du Grand-Saint-Bernard: 33km pour 1900m de dénivellation positive, culminant à 2473m au-dessus du niveau de la mer et  frontière avec la Suisse.

L'ascension du col du Grand-Saint Bernard depuis Aoste est tout simplement monstrueuse, surtout un jour de canicule... Dès le départ d'Aoste la route connaît des passages raides et difficile, se mélant à une circulation par moment très dense. Trouver son rythme dans ces conditions est d'autant plus difficile. Néanmoins la région est belle ce qui me permet de m'égarer un peu en contemplant ce paysage qui m'est offert.



Les lacets du col depuis le dernier virage
L'arrivée au village de San Leonardo, à 1500m d'altitude environs, marque la fin de la première partie de cette ascencion exigeante. Il signifie aussi le début de la partie la plus intéressante à grimper. Dès lors la route va se séparer en deux: celle du tunnel, emprunté par la majorité des voitures, et celle du col, plus longue mais logiquement plus belles. Traversant forêt puis pâturages, la route grimpe sans arrêt, effectuant d'impressionnant lacets au milieu d'une nature de plus en plus  intacte. Au fil des km, prenant de plus en plus de hauteur, les vues sur la vallée en contrebas et les impressionnantes montagnes qui m'entourent sont de plus en plus fréquentes. Un lèger vent de face se lève alors, me scotchant à la route, car après plus de 500km depuis avant-hier matin les jambes sont lourdes et bien qu'ayant déjà effectué les 3/4 de l'ascensions, cette dernière partie n'est pas tout à fait terminée... Heureusement le paysage que m'offre cette région du nord de l'Italie est tout bonnement magnifique et c'est en admiration que je trouve les forces nécessaire qui me mèneront au sommet du col du Grand-St_Bernard.



Retour en Suisse
Au sommet, signifiant mon arrivée en Suisse, la vue est toujours aussi belles et de nombreuses balades raviront les promeneurs. L'hospice du col surplombe un petit lac et bon nombres de shops vendent des Saint-Bernards (le chien!) en peluche, histoire de maintenir le mythe. Sur un gros rocher, une gravure raconte l'ascension épique qui mena Napoléon et son armée au sommet de ce col, au mois de Mai 1800, dans le froid et la neige et à dos de mule. Puis vient enfin la longue descente (46km!) du côté Suisse, elle aussi tout à fait remarquable. Les 7 premiers km offrent de splendides paysages. Empruntant une route tournant au milieu d'un décor qui ne laisse pas place à beaucoup de végétations dus à l'altitude et aux vents fréquent qui tournoient par ici. Ensuite la route rejoint la sortie du tunnel et la circulation beaucoup plus dense qui va avec. Mais longeant le barrage des Toules sur plusieurs km à l'intérieur d'interminables galeries, la région ne perd rien de son charme. Très longilignes et sans vrai replat jusqu'à Sembrancher, à 30km du col, cette descente permet d'impressionnante pointe de vitesse.

C'est dans le village d'Orsières, 19km avant d'arriver dans la ville de Martigny, terminus de cette virée, qu'est franchie la barre des 3000km. Un nouveau pallier qui vient finir en apothéose ce petit voyage autour du Mont-Blanc m'ayant permis de découvrir 8 nouveaux cols. Mais la fatigue est de mise après 573 km et plus de 11000 m de dénivellation positive durant ces trois derniers jours.  Le repos est donc indispensable pour les jours à venir,car l'impatience de découvrir de nouvelles régions sous le maillot "Bike for Africa" devra être nourri. Après quelques jours de repos certes...

Bike for Africa pédale pour togotochildren


3'000 km !