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jeudi 28 mars 2013

Nuit vingt-deuxième : Col de Pierre Carrée








Val d'abondance
Nuit vingt-deuxième : Col de Pierre Carrée, 
21 octobre 2012., Haute-Savoie, France. 

Les chiffres du jour :
Km : 158
Temps:
Cols : 5
Dénivéllation positive : 4200m

Particularités :
avec ces 4200m de dénivéllation positive cette étape demeure la 3ème plus difficile du projet Bike for africa  en terme d’ascensions. Surtout élle marque un retour impressionnant sur le vélo moins de 3 mois après ma fracture de la clavicule, la forme est bien de retour !

En ce dernier week-end à horaires estivales la météo est très clémente avec des température d’été en montagnes. C’est donc a 8 heures que je quittes La Barboleuse en direction de Monthey avant de remonter le Pas de Morgins qui me mènera en Haute –Savoie. Ä Monthey je retrouve mon père qui m’accompagnera en voiture lors de ce week-end savoyard.
Le Pas de Morgins depuis Monthey n’est pas un col très exigeant mais il permet de joli point de vues sur le Chablais que je laisse derrière moi. Sur 17km très roulant et régulier je grimpe environs de 950m, arrivant a une altitude maximale de 1369m au Pas de Morgins.





Pas de morgins

Me voici a la frontière française, découvrant le très calme Val d’abondance, déserté des touriste en ce mois d’octobre. Le ciel est toujours aussi bleu, la température très agréable et la descente du Val d’abondance  se fait donc très rapidement, filant a tombeaux ouverts a travers les vastes forêts qui peuplent là région.


en grimpant le col du corbier
Arrivé au village de Bonnevaux, je me lance a l’assaut du très court col du Corbier, 6km de lacets a travers champs, longeant la forêt, qui me mène a 1230m d’altitude et la petite station du col, désértée des touristes elles aussi. Les jambes sont là àujourd'hui, là tempéràture aussi et la proximité de l'hiver me permet de profiter un maximum de ces derniers "beaux jours". Redescendu sur la vallée parallèle, je remonte la Dranse en direction de la très connue station de Morzine, sur une plus grande route guère appréciable. Lgion est très boisée et en ce milieu d' automne les couleurs que projettent toute cette végétation sont un pur régal pour les yeux.
D' autant plus que 3km avant d’arriver à la station de Morzine, je bifurque en direction col de La Joux Verte. Dès lors, quittant la route principale je découvre une région plus sauvage et logiquement plus agréable a pédaler, très tranquille et paisible. après quelques km de faux plats montants, j’atteints le Lac de Montriond, encastré entre rocher et forêt.  Puis s’enfonçant dans cette forêt la route se met alors à grimper plus séchement et, une fois la forêt traversée, me permet de magnifiques points de vue. Après près de 2 heures d' acensions j’atteints enfin le col, situé à 1760m d’altitude et a seulement 2 km de la mythique station d’avoriaz. Mais pour m’éviter un détour inutile pour voir une station hupée mais déserte en cette saison "morte", je redescends directement sur Morzine après une courte pause au col de là joux verte. La descente est très dégaée et m'offre de jolis panoramas sur Morzine que j’atteints rapidement. 

au col de la Joux Verte





Mais pas de repos avant le prochain col, le col de Joux Plane, ressemblant étrangement au col de la Joux Verte, bien que plus raide et plus court. La chaleur est tout de même pesante et je laisse beaucoup de forces  et de temps lors de cette pénible ascension. Une fois au sommet le ciel se couvre dangereusement mais semble tenir bon, laissant apparaître bon nombre de sommets savoyards, se dressant devant moi tel des gént . La descente, raide et tout en virae sur la déserte station de Samoëns me permet de récupérer un tànt soit peu de force, heureusement car il me reste encore un col a grimpé et pas des moindres : le col de Pierre Carrée, 20km d’ascension pour atteindre l’altitude de 1844m d’altitude, sommet et terminus de cette longue et dure journée.   


Samoëns
Après une périlleuse descente et de longs km de plats « transitoires » sans interêts, me voici enfin au pied du col de Pierre Carrée, prêt a en découdre avec cette dernière difficulté de la journée. La motivation est difficile, l’énergie me manque et les premiers km d’ascension, faux plats interminables, n’arrangent rien. Mais l’idée de franchir une dernière fois la barre des 4000m de dénivellation positif sur une même journée avant la fin de l’année, histoire de compléter définitivement mon retour sur le vélo, est plus fort que mon manque de motivation. Un coca - et surtout le sucre qu’il contient- fera le reste.
Peu a peu, village après village,  km après km, cette ascension devient intéressante, bien que de plus en plus difficile. Les points de vues sont de plus en plus fréquents, la circulation baisse, et les nuages n’ont plus rien de menaçants, tournants même au rose en accord avec le soleil qui se couche . Les 9 derniers km se pédalent ainsi, au milieu d’une forêt de conifères, puis, lors du derniers km, la surplombant, laissant apparaître en face de moi de nombreux sommets qui me sont inconnus, rendus sombres par le crépuscule.
Mon père m’attends sagement au col, et c’est ensemble que nous regardons les dernières lueurs du jours. dmiratifs devant tels spectacles, nos regards d’adultes se transforment en celui d’enfant qui s’émerveillent devant une voiture de courses… Mais déjà la nuit nous rattrape…
Nous finirons l’étape ensemble, en voiture avant de trouver une chambre en plaine dans la ville de Cluses, pour mieux se rapprocher des cols de demain, ceux du Tour de France, Colombière, Aravis et Roselend. Et déguster une tartiflette, spécialité savoyarde, pour reprendre des forces… Aujourd'hui on a beaucoup grimpé, demain on recommence…


au col de Pierre Carrée

 Bike for Africa pédale pour togotochildren

samedi 23 mars 2013

Nuit vingt-et-unième. Brig, Suisse.





Nuit vingt-et-unième:
 Brig. 12 octobre 2012, Valais, Suisse.
La vallée de l'Urnseren



Les chiffres du jour :
Km : 149
Temps : 7 heures 47 minutes
Cols : 2
Dénivellation positive : 3200m                                                  

Particularités :

avec l’ascension du Sustenpass et du col de la Furka, cette étape difficile m’a permis de grimper les deux derniers cols Suisse à fermeture hivernale et situé à plus de 2000m d’altitude qui manquait encore à ce projet. Un premier accomplissement conséquent.


En descendant le grimselpass
La journée commence tranquillement avec la fin de la descente du grimsel  grimpé hier en fin d’après-midi. après une dizaine de km de descente à travers les alpages puis une forêt, j'atteints le village d’Innertkirchen, marquant le début des choses sérieuses. En effet c’est ici que je m’embarque a l’assaut du monstrueux Sustenpass, reliant les cantons de Berne et de Uri. grimper le col du Susten n’est jamais une mince affaire, alors lorsque la pluie s’en mêle…26km d’ascension pour 1600m de dénivéllation positive, plus de 2 heures à pédaler sous une pluie de plus en plus froide au fil de l’ ascension, le col du Susten ne m’aura  pas épargné :

Les 12 premiers km ne sont pas très raide et encore sec. J’atteints lors le gadmental où commence la véritable  ascension du Sustenpass. Dès lors cette journée devient à la fois splendide et cauchemardesque. Splendide car la région que je découvre est vraiment magnifique :  remontant une forêt avant  de la surplomber puis de longer l’impressionnant Steingletscher durant les derniers km. Cauchemardesque car la pluie fine du début d'ascension se transforme en véritable déluge sur toute la deuxième partie. Par une température de 3°C au col, à 2226m d'altitude c’est donc glacé et trempé que je file en vitesse boire un chocolat  chaud.

Sustenpass
Heureusement la pluie cesse rapidement lors de la descente sur Wassen  dans le canton de Uri, laissant même apparaître quelques timides mais bien appréciable éclaircies. La descente sur Wassen est très rapide (19km pour 1300m de descente) et permet de très joli point de vues sur toute la vallée que je m’ apprête à remonter en direction du col de la Furka.






Remontant dans un premier temps en direction de la station de andermatt je découvre une route impressionnante, serpentant à travers des gorges très abrupte, pénétrant par moment la montagne  avant de ressortir à l'air libre quelques mètre plus haut. a  andermatt j'arrive dans la vallée de l’Urnseren, plus plate et éclairées, qui me mène au pied du col de la Furka sur une longue ligne droite au milieu des ces impressionnantes montagnes.

Wassen
Cependant les rayons de soleil se font de plus en plus rares et la pluie guette à nouveau lorsque je m'attaque
au 13 derniers km, les plus durs, qui me mèneront au sommet du très haut col de la Furka situé à 2436m d'altitude. après quelques impressionnant virages ecaladant cette paroi que consitue les premiers km d’ascensions, un point de vue me permet d’ apercevoir l’entier de la vallée que je viens de remonter. Puis, sur une route à nouveau plus plate et loniligne, j'aperçois bientôt le col et le chemin qu'il me reste à parcourir pour l'atteindre, quelques km devant moi. Peinant de plus en plus pour terminer cette ascension, un léger vent de face se lève pour ne rien arranger.  Soudain la pluie fait son retour, devenant même neige sur les derniers km avant le col, que je termine congelé.



Le col de la Furka sous l neige

Heureusement cette soudaine tempête de neige va s'avérer courte, et  bien que congelé sur tout le corps je rejoins le Val de Conches précédemment traversé hier, bouclant ainsi ma boucle autour de ces magnifiques massifs montagneux… Le soleil fera même un retour fort appréciable lors des derniers km de descente menant à Brig,  partagé avec un sympathique cycliste allemand rencontré le long de la route.

jeudi 21 mars 2013

Nuit vingtième : Guttanen, Bern, Suisse.






Nuit vingtième : Guttanen 11 octobre 2012 : Guttanen, Bern, Suisse.

Les chiffres du jour :
Km : 76
Temps : 4 heures 21 minutes
Col : 1
Dénivellation positive : 1600m

Particularités :
Cette étape a été réalisée après une journée de travail. C’est pourquoi, entamée à 15 heures 30, elle ne comporte que 76km. Remontant la vallée de Conches jusqu’au Grimselpass, elle reste néamoins difficile.

Grimselpass ouvert!
Il est déjà 15 heures 30 lorsque je quitte la gare de Brig, dans le Haut-Valais. Le soleil est encore présent mais le ciel se couvre petit à petit. C’est donc impatient mais un peu inquiet que je monte sur mon vélo à l’assaut du Grimselpass culminant à 2165m d’altitude.
Pour atteindre ce col magnifique, parfois magique et certainement l’un des plus beaux de tous les Alpes je vais devoir dans un premier temps remonter tout le Val de Conches. 40km très roulant pour 700m d’ascencions environs.

Les premiers km sont plats et n’ont rien d’intéressant, mais apès une dizaine de km une première montée exigeante de 2km environs m’emnène dans un décor plus joli, traversant villages et forêts. Puis, quelques km plus loin la route se remet à monter sévérement sur plusieurs centaines de mètres. Après cette montée qui me sert de mise en bouche à la véritable ascension du Grimsel qui m’attend,  je découvre avec émerveillement le « fin-fond » du Haut-Valais. De nombreux champs autour de moi, séparé de temps à autre par des villages de montagnes aux innombrables chalets ayant gardé pour beaucoup leur charme d’antan. Je pédale ainsi, à vive allure, jusqu’au village de Obergoms. Dès lors cette étape prend une autre tournure. Il me reste 11km d’ascension alors qu’il est déjà 18 heures. Le soleil se couchant aux alentours des 19 heures, il me faut faire vite.


glestch
La route se met alors à grimper plus sévérement, pénétrant dans un forêt de mélèzes. Les virages s’enchaînent ainsi sur quelques km. Soudain, au sortir  de cette forêt, je découvre le mur final qui m’attend. Une route enchaînant les lacets sans répits, escaladant un mur pour mener jusqu’au sommet de ce col . A ma droite, une petite rivière de montagne essaie tant bien que mal que de se frayer un chemin à travers les imposant rochers qui jonchent le sol.
Etonnant car il s’agit du majestueux Rhône ! Me voici donc arrivé au sources de ce fleuve que tous les Suisses connaissent bien. Mais là, il est tellement petit que je peux le traverser d’une simple enjambée. Bientôt j’aperçois le glacier du Rhône, droit devant moi. Enfin ce qu’il en reste. De la roche, beaucoup de roche, et de la glace, un tout petit peu de glace… brune pour couronner le tout ! Mais malgré la tristesse que me procure ce glacier  qui se meurt, l’endroit reste magique. 


A droite du glacier, j’aperçois une route esquissant de nombreux lacets, escladant cette impressionnante montagne et frôlant le glacier du Rhône avant de le surplomber. Cette route mène au col de la Furka que je m’impatiente de gravir demain, par l’autre versant. Mais avant de me plonger dans la journée de demain il va me falloir finir celle d’aujourd’hui.
en face du glacier du Rhône
Le temps se gâte et le col n’est pas tout à fait terminé. J’entame donc le mur final, 6km de lacets impressionat, d’où j’ai une vue imprenable sur le glacier du Rhône et le col de la Furka.









Mais la nuit arrive et une fois au col le temps n’est pas à l’arrêt. Malgré le panoramas du col (j’appeçrois le haut de la vallée du Haslital, côté bernois du col) je continue rapidement ma route, redescendant le Grimselpass côté bernois. La nuit me rattrape bien vite et je finis l’étape dans le noir le plus total, trouvant enfin une chambre dans le village de Guttanen.


!






Après un repas bien suisse-allemand (poulets quasi entier-frites-légumes) je m’endort rapidement, la tête déjà bien encrée à ce qui m’attend demain : les monstrueux Sustenpass et Furkapass. De la pluis est au programme. Peut-être se transformera-t’elle en neige au sommet de ces deux cols culminant à plus de 2000m d’altitude. La suite me le dira… D’ici là, dodo !


Depuis le Grimselpass
Bike for Africa pédale pour togotochildren

Nuit dix-neuvième: Coire, Grisons, Suisse.




Le Parc National Suisse
Nuit dix-neuvième: Coire
8 octobre 2012, Grisons, Suisse.

Les chiffres:
Km: 144
Temps:  6 heures 41 minutes
Cols: 3
Dénivellation positive: 2600m

Particularités:
Le pays romanche dans tous ses états. De nombreux km grisons aujourd'hui dont la traversée du Parc National Suisse. L'Engadine centrale aussi à l'honneur.



Beaucoup d’émotions en me réveillant dès le lever du jour (et même un peu avant !) ce matin. En effet me voici belle et bien de retour aux affaires après ces deux longs mois d’arrêt et l’étape d’hier a vraiment ravivé tous mes sens cycliste. Et me voici au sommet du Passo dello Stelvio, tant adulé, pour entamer cette belle journée qui est déjà bien plus ensoleillée que celle d’hier.


Lever du jour au Stelvio!!!
Du soleil certes, mais -2°C au thermomètre… En même temps à 2800m d’altitude un 8 octobre je pouvais m’y attendre. N’empêche les premiers km s’annoncent glacial : 17km de descente en direction du Val Müstair… C’est donc avec gants et cagoules que je descends en direction de l’Umbrailpass et de la frontière Suisse avant la très sauvage descente sur Santa  Maria.
Déjà effectuée au mois de Juin, cette descente demeure toujours aussi belle, traversant forêts et rochers sur une petite route de montagne devenant de plus en plus raide et escarpée au fil de la descente. Sans traverser le moindre village, ces 17 premiers km sont vraiment splendides. Néanmoins en arrivant à Santa Maria, au bas du Val Müstair que je m’apprête à remonter, les débattues aux doigts sont très douloureuses et je suis tout heureux de retrouver enfin des routes pentues, partant en direction du très attendus Parc National Suisse.

Le Val Müstair
Le soleil toujours présent  me permet de me réchauffer rapidement lors des premiers km de montées.  Traversant champs et forêt sur une route longiligne alternant plat et montée, la traversée de cette vallée située tout à l’Est de la Suisse me permet de découvrir une région parfois oubliée du reste de la Suisse mais qui vaut vraiment le détour. Ici la population parle le romanche, ce qui donne un charme supplémentaire et un peu « d’exotisme » à cette magnifique vallée.






Après une petite vingtaine de km ainsi, je traverse le village de Tschierv. Dès lors, la route se met à monter plus « séchement », la forêt se densifie et les pins sont la principale végétation. Des lacets se forme alors petit à petit, alternant pallier raide et replat, puis, après un énième virage j’apperçois tout le Val Müstair que viens de remonter. Magnifique vue ! 100 mètres plus loin j’arrive au Pass dal Fuorn (le col du Four) à 2149m d’altitude, signifiant mon entrée dans le Parc National au paysage si particulier.
Après une courte pause au col, j’entame la traversée simplement somptueuse du Parc National Suisse.  22km au milieu d’une forêt côtoyant par moments une rivière, à d’autre moments d’impressionnantes falaises. Une seule route traverse ce parc national alors qu’aucun village n’y figure, la seule « habitation » étant l’hôtel du Fuorn qui pourra restaurer les nombreux promeneurs venus découvrir ces paysages bien différents de ceux rencontrés dans les vallées alpines voisines. Le soleil est toujours présent et la température, malgré l’altitude (comprise entre 1500m et 2000m d’altitude) est très agréable. Pendant une heure environ je pédale tranquillement. A la suite d’une montée offrant un nouveau panorama, la route se met soudain à descendre sur plusieurs km jusqu’au village de Zernez. Me voici en Engadine !



Zuoz, en Engadine
Remontant l’Inn en direction de Saint-Moritz sur une bonne vingtaine de km très roulant, je découvre  avec émerveillement cette région montagneuse aux innombrables sommets. J’ai l’impression que chaque km est plus beau que le précédent… Arrivant au village de La Punt je m’apprête à grimper la deuxième ascension de la journée, le col de l’Albula, culminant à 2312 mètres d’altitude.  Court mais raide (9 km à 7,5%, max. 12%) l’ascension débute très sévèrement, sur plusieurs lacets quittant le village de La Punt permettant de jolis point de vues, avant de traverser une forêt puis de continuer en ligne droite de moins en moins raide jusqu’au col.






L’Albula est un col difficile et incontournable pour qui aime grimper un col à vélo… La descente sur Bergün n’a rien a envier à l’autre versant et c’est d’ailleurs lors de cette descente que je m’accorde une pause bien méritée, car pour terminer cette étape il me faudra encore grimper jusqu'à la très connue station de Lenzerheide.  Cette dernière difficulté reste beaucoup moins intéressante que l’Albula que je viens de grimper. Néanmoins la route laisse apparaître quelques jolis point de vue sur le Val Surselva en contrebas.


Sans véritable palier et avec une forte circulation, elle me raccourcis néanmoins la route qui me mène à Coire, chef-lieue des grisons et terminus de ce weekend de retour sur le vélo


Arrivant à destination après avoir parcourus 286 km depuis hier matin et grimpé 6 nouveaux cols dont l’imposant Stelvio, je monte dans le train qui va me ramener chez moi la tête dans les nuages, ou plutôt dans les montagnes, car les grisons c’est sûr, j’y reviendrais ! 





Coire




mardi 19 mars 2013

Nuit dix-huitième: Passo dello Stelvio, Italia.







Stelvio !
Nuit dix-huitième: Passo dello stelvio
7 Octobre 2012. Haute-adige. Italia.


Les chiffres du jour:

Km: 141
Temps: 7 heures 21 minutes
Cols: 
Dénivellation positive: 3200m

Particularités: Retour remarqué sur le vélo deux mois jour pour jour après ma chute qui m'a valu une fracture de clavicule gauche ainsi qu'un traumatisme crânien. Pour se faire retour aux Grisons avant les premiers kilomètres autrichiens du projet ainsi qu'une arrivée épique au Passo dello Stelvio en fin d'étape.


Arrivé tard hier soir à Davos par voie ferroviaire, la nuit a été courte, mais l'impatience l'emporte largement sur une quelconque fatigue. Heureusement, car une fine pluie tombe sur la région. Et en ce début d'Automne, la neige pourrait très bien faire son apparition dans ces montagnes.
Cette étape commence tout de suite avec une première difficulté: l'ascension du col de la Flüela, culminant à 2383 m d'altitude. Entamé depuis Davos, le col de la Flüela va me mener en Basse-Engadine avant de descendre le Val Susasca jusqu'à la frontière autrichienne. Mais avant cela, 14 km d'ascensions longilignes et réguliers pour 800 m d'ascensions. Rien d'insurmontable a priori, mais après deux mois sans effectuer de grosses étapes il ne faut toutefois pas s'enflammer.




Fluelapass, 2383m
Mais la pluie rafraîchissante m’oblige à un court arrêt chocolat chaud au sommet avant d'entamer la descente, plus raide et escarpée. Très humide, cette descente n’est pas tout à fait une partie de plaisir malgré la paix qui règne dans ce sauvage Val Susasca, signifiant mon entrée en Engadine.
Les premiers kilomètres de descente se font dans la peur de la chute avant de retrouver un peu de sérénité avec le retour d’un temps sec et donc d’une route bien moins glissantes sur les dernier kilomètres.

Au pied du col, je découvre la Basse Engadine et c’est le sourire jusqu’aux oreilles ( et même plus haut !) que je descends cette vallée très roulante, à l’extrême est de la Suisse. Longeant la rivière Inn sur un peu plus de 40 km et sous un ciel toujours couvert, mais sec je découvre de nombreux villages aussi charmants les uns que les autres. Après une bonne heure à rouler d’un rythme soutenu, mais agréable la tête s’évadant au plaisir retrouvé de pédaler à travers ces montagnes toujours aussi attirantes, j’atteins enfin la frontière autrichienne et le village de Martina. L’Autriche fait ainsi son apparition dans le projet et un premier col est tout de suite mis à contribution : le Reschenpass/Passo di Resia, col frontière avec l’Italie et la Haute-Adige.



Autriche!


Culminant à 1507m d’altitude le Reschenpass n’a rien d’inoubliable en terme cycliste. 500 m d’ascensions tout juste sans pourcentage éprouvant. Remontant tout d’abord une forêt par une dizaine de lacets, la route débouche d’abord sur un premier petit col avant de redescendre en contrebas sur la station de Nauders et les derniers km de faux plats longilignes menant au col. La pluie fait son retour quelques km avant mon arrivée en Autriche et me suivra jusqu'à la frontière italienne. Une fois en Italie le soleil fait son retour laissant apparaître de multiples arcs-en-ciel et jeux de couleurs en tout genre. La route, plate et longiligne, va me mener le long des lacs de Resia et de Muta. Quelques kilomètres tranquilles et bienvenus. 




lac de Resia
Après une pause bienvenue le long de ce lac, je reprends gentiment ma route, redescendant sur une bonne dizaine de km jusqu’au village de Males avec de jolis points de vues sur l’entier de la vallée en contrebas, apercevant de nombreux champs multicolores entourés de montagnes imposantes dont certaines approchent les 4000m d’altitude.

Mais une fois la vallée atteinte l’étape prend un tout autre sens. Car le but réel de cette excursion réalisée deux mois jour pour jour après ma fracture de la clavicule est de passer la nuit au sommet du Passo dello Stelvio. Histoire de marquer le coup et de réaliser ce petit rêve qui me trottait dans la tête depuis mon premier passage au Stelvio voici trois ans. En quittant Mals, ce sont tout d'abord 9km de plats jusqu’au village de Prad. Une dernière pause de quelques minutes…puis le départ. 24 km d'ascension jusqu'au col du Stelvio.
Quelques centaines de mètres à plat pour sortit du village, le fameux panneau indiquant « Passo dello Stelvio Open/Offen /Aprire /Ouvert », puis cette route qui se met gentiment à grimper, longeant la rivière.
Puis 6 km plus loin, peu après le village de Gomagoi, un premier virage en épingle indiquant n°48. Un deuxième virage, quelques mètres plus loin, indique n°47. Puis la route se raidit, longiligne, en pleine forêt, me laissant apercevoir par moment le monstrueux massif de l’Ortles, blanc et gelé hiver comme été, qui se dresse en face de moi. Puis vient Trafoi, dernier village avant le col, à 1500m d’altitude et 15 km avant l’arrivée au col. Au sortir du village un nouveau virage en épingle : n°46, le n°45 vient quelques centaines de mètres plus loin.



En plein effort sur les routes du Stelvio!
C'est ici que l’ascension, la vraie, du Passo dello Stelvio débute réellement. Le routier, qu'il soit à quatre roues ou seulement deux, va alors s’engouffrer peu à peu dans une autre dimension. Celle de cette route aux lacets interminable, gravissant cette paroi vertigineuse en de multiples lacets se rapprochant les uns des autres   au fil des km, devenant de plus en plus raide et escarpé. Chaque virage sagement numéroté. 
7-8 km avant le col je laisse la forêt derrière moi et aperçois le sommet du col et les 26 virages restant qui y mènent. Dès lors cette ascension devient unique. La nouvelle dimension recherchée est atteinte. Oubliée ma fracture de la clavicule, mes soucis quotidiens et tout le reste... Le Stelvio est plus fort que tout! De légères nappes de brouillard viennent de temps à autre me boucher toute vue avant de disparaître au virage suivant, laissant place à ce gouffre que je laisse derrière moi.

Remontant ainsi d'un rythme retrouvé sans pour autant être affolant j'atteins le sommet peu avant la nuit, par une température de 2°C et entouré de multiples classes d'école venues skier...
C'est ainsi, cycliste au milieu des skieurs, que je m'endors, d'un sommeil léger, mais impatient...




Passo dello Stelvio





Bike for Africa pédale pour www.togotochildren.ch