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lundi 31 décembre 2012

Nuit seizième: Val d'Isère, France.





Nuit seizième: Val d'Isère. 9 juillet 2012, Savoie, France.                                                          

Les chiffres du jour:
Km: 209,26
Temps: 10h59 minutes
Cols: 2
Dénivellation positive: 4200m


Particularités:
Plus longue étape de Bike for Africa à ce jour avec 209,26km et 10h59 minutes de pédalages, mais également plus haute étape avec l'ascencion du col de l'Iseran, plus haut col européen et deuxième plus haute route d'Europe avec ces 2770m d'altitude (la cime de la Bonette atteint 2802m d'altitude...).


Après la longue étape d'hier qui a laissé quelques traces dans les organismes, cette journée prévue "longue et dure" commence néamoins tranquillement avec la descente de la Tarentaise sur une grosse route cotoyant par moment une énorme autoroute. Entouré de montagnes aussi belles qu'imposante je parcours les premiers km rapidement sur cette énorme route à la circulation heureusement faible ce matin. Près de deux heures après avoir quitté Bourg-Saint-Maurice la première difficulté de la journée s'annonce enfin: le col de la Madeleine, col mythique et maintes fois grimpés du Tour de France. Précédent d'ailleurs le Tour 2012 de quelques jours seulement je me sens un peu "cycliste" sur ce col qui a largement contribué à l'histoire du Tour.


Là où le Tour a passé, Col de la Madeleine.
Sur près de 25km (1500m d'ascencions), je vais alors grimper ce col exigeant mais magnifique, offrant de nombreux panoramas sur les montagnes environnantes. Les premiers km grimpent de manière régulière en direction du col sur une petite route de montagne. Après un replat et la traversée du dernier village avant le col, la route se raidit sévèrement pour mener sur le col, offrant un splendides panoramas sur la vallée de la Tarentaise que je laisse derrière moi. Cette à journée approchant déjà les midis la température se met à grimper sérieusement m'obligeant à puiser dans mes réserves pour arriver enfin au sommet de ce col mythique. Marquant une pause bien méritée une fois le sommet atteint (il faut dire que j'ai déjà 70km dans les jambes depuis ce matin), je connais là ma première crampe de la journée, paralysant violemment ma jambe gauche quelques instants. Je décide sagement de m'alimenter tranquillement avant de m'attaquer à cette après-midi qui s'annonce des plus difficile avec l'ascension du monstrueux col de l'Iseran. Grosse assiette de pâtes au menu...


Toujous plus haut
Le col de l'Iseran par ces deux versants reste monstrueux. Par le versant sud, celui que j'aborde en ce début d'après-midi tournant petit à petit à la canicule, il reste certainement encore plus difficile. Après cette pause bienvenue au col de la Madeleine et la descente rapide du col je me retrouve tout en bas de la vallée de la Maurienne, à "la Chambre", 2300m plus bas que le sommet du col de l'Iseran culminant à 2770m d'altitude.
La route jusqu'au col est interminable. Elle commence par de longs km droit et plat ou en léger faux plats montants. La circulation très dense réchauffe encore l'atmosphère très lourd qui règne dans ce fond de vallée. Au fil des km la route se met peu à peu à monter plus sévèrement, entrecoupé régulièrement par quelques km de plats, et ainsi jusqu'à la ville de Modane, où je peux enfin me recharger en eau.

Dès lors cette journée déjà longue de près de 150km va devenir cauchemardesque... Des travaux bouchants la route principale vont m'obliger à effectuer un long détour, grimpant sévèrement la montagne par une température dépassant allègrement les 30°C avant de tout redescendre pour rejoindre la route principale. Les 2300m d'ascension vont devenir 2600m, l'eau va vite manquer et les crampes me gagner petit à petit. Lorsqu'enfin je trouve de quoi me désaltérer le mal est  déjà fait et tout en continuant à grimper, les crampes, multiples et douloureuses, vont s'intensifier au fil des km m'obligeant à plusieurs reprises à m'arrêter, voire me coucher sur le bord de la route. Heureusement une rencontre avec un autre cycliste va me permettre de rouler plus sereinement sur quelques km tout en admirant cette région magnifique et de m'évader un peu de mes douleurs.


En quittant Bonneval sur Arc
Arrivé dans la station de Bonneval-sur-Arc commence la partie la plus difficile et sauvage de l'ascension: 14km pour grimper 950m avec des passages à 10%, à travers pâturages et falaises. Me retrouvant à nouveau seul et livré à moi même je retrouve néanmoins un peu de mes forces pour aborder cette dernière partie tout en savourant un tant soit peu la beauté du lieu... Mais il est déjà près de 19h30 lorsque je quitte Bonneval sur Arc... Situé dans le parc national de la Vanoise, ces 14km restent néanmoins splendides et sauvages, escaladant cette montagne de plus en plus rocheuse et moins boisée. Chaque km est marqué d'une borne, comme pour m'indiquer combien je dois encore "galérer" avant de toucher au but, et petit à petit, les km restants diminuent. A 4km du sommet l'herbe ne pousse presque plus à cause de l'altitude et les derniers km, très raide, sont presque lunaire alors que le soleil est déjà presque couché. Enfin, peu après 21 heures, fatigué, déshydraté et au bord de la rupture, j'arrive enfin au sommet qui me laisse un panorama unique sur la Maurienne que je viens de remonter et sur Val d'Isère que je dois encore atteindre pour y passer la nuit.

Heureusement maintenant les km restants ne sont plus que descente et je trouve rapidement où me loger dans la station de Val d'Isère. Mais après près de 11 heures de pédalages, 4200m d'ascensions et de nombreuses crampes, la nuit s'annonce agitée et je m'endort bien après minuit, presque incapable d'avaler quoi que ce soit et me demandant comment faire pour repartir le lendemain, alors que je n'ai pas le choix car mon congé touche à sa fin après demain et que d'ici là, il me faudra franchir les cols du Grand et du Petit Saint Bernard...

Bike for Africa pédale pour togotochildren


Plus haut col européen


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