Nuit
onzième :
Auberge Gostisce Hedvika, Kal-Koritnica, Slovenija.
Km 1550. 20
Juin 2012.
Les
chiffres du jour :
Km :
165
Temps :
8h44
Cols :
3
Dénivellation
positive : 2400m
Particularités :
Dernière journée italienne avec la traversée du Frioul
par Tolmezzo et arrivée en Slovénie par le Passo Predil dans les Alpes
Julienne.
En quittant
le camping Europa pour me diriger plein Est en direction de la Slovénie , je savais que
ce voyage prenait un virage important. Finies les Hautes-Alpes avec ces cols
gigantesques remplis de touristes et de stations prestigieuses. Maintenant le
voyage devient plus sobre, avec des cols moins dur, certes, mais complètement
différent et difficile néanmoins. En m’enfonçant dans le Nord du Frioul, à quelques
km de l’Autriche, je rencontre des villages moins riches à la fois moins
« agités » que ceux des Alpes mais également plus vivant, rencontrant
de fréquents marchés et foires. Ici on se sent un peu plus en Italie, avec ses
petites routes cabossées où les auto passent à vive allure sans crier
gare. Il faut dire que dans les
Dolomites je changeais fréquemment de langues puisque l’on parle allemand en
Haute-Adige, alors qu’ici on ne parle plus que l’italien.
Sur la route du "Sella Ciampigotto" |
En me
rapprochant de la ville de Tolmezzo, la circulation augmente à chaque km et
c’est entouré de camions me frôlant et de voiture roulant à pleine vitesse que
j’arrive enfin à Tolmezzo, espérant retrouver des routes plus calmes par la
suite.
Mais ce
sera tout le contraire qui va se produire. A Tolmezzo il n’y a pas d’autoroute
et toute la circulation se rendant à Udine ou Venise, villes proche d’une
centaine de km, utilise cette route pour rejoindre l’autoroute une quinzaine de
km plus à l’Est. Bien vite je me retrouve entouré de gros camions et nombreuses
voitures roulant à tombeau ouvert. Par 35°C à l’ombre la température ressentie atteint
certainement les 40°C
sur le bitume surchauffé par la circulation. Asséché, il me faut près d’une
trentaine de km interminable pour trouver enfin de quoi me désaltérer dans le
village de Chiusaforte, en arrivant dans les Alpes Julienne.
Soulagé je
m’engage enfin dans une petit vallée pour me diriger droit sur la Slovénie , espérant
franchir la frontière ce soir, après les ascensions de la Sella Nevea , à 1190m d’altitude, et du Passo Predil, col
frontière avec la Slovénie
culminant à 1156m d’altitude.
Les Alpes Julienne |
Je m’engage donc avec
grande excitation à droite, à l’assaut des trois derniers km
d’ascension nécessaire pour atteindre la frontière et le Passo Predil. Le quart
d’heure nécessaire n’est qu’un immense compte à rebours où l’excitation dépasse
largement la douleur « fessiaires ». Finalement au sortir d’un virage
j’aperçois enfin le panneau bleu aux étoiles jaunes de l’union européenne sur
lequel il est inscrit « SLOVENIA ». Enfin ! Il faut s’avoir qu’après onze jours de vélo,
1532km pour… 33500m de dénivellation positive, la fatigue se fait ressentir,
décuplant les émotions, et si franchir un col est toujours un grand moment à
chaque fois différent, arriver à une frontière, qui plus est non-frontalière
avec mon pays de départ, est un moment beaucoup plus fort encore grâce à la
rareté du fait et la satisfaction de franchir la barrière politique. L’émotion
est grande, donc, mais courte car le voyage continue, il est tard et je dois
encore trouver où me loger. Mais la suite ne va pas me décevoir, loin de là.
Malgré le nuages gris, faisant suite à l’orage qui vient d’avoir lieu, je
découvre avec émerveillement la région. Vallée plongeante entourée de montagnes
aux pentes abruptes remplies de forêts surplombées de falaises, mon entrée en
Slovénie va s’avérer magnifique.
Premier village slovène |
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