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vendredi 14 septembre 2012

Nuit onzième: Kal-Koritnica, Slovenija.





Nuit onzième : Auberge Gostisce Hedvika, Kal-Koritnica, Slovenija.
Km 1550. 20 Juin 2012.

Les chiffres du jour :
Km : 165
Temps : 8h44
Cols : 3
Dénivellation positive : 2400m

Particularités :
Dernière  journée italienne avec la traversée du Frioul par Tolmezzo et arrivée en Slovénie par le Passo Predil dans les Alpes Julienne.



En quittant le camping Europa pour me diriger plein Est en direction de la Slovénie, je savais que ce voyage prenait un virage important. Finies les Hautes-Alpes avec ces cols gigantesques remplis de touristes et de stations prestigieuses. Maintenant le voyage devient plus sobre, avec des cols moins dur, certes, mais complètement différent et difficile néanmoins. En m’enfonçant dans le Nord du Frioul, à quelques km de l’Autriche, je rencontre des villages moins riches à la fois moins « agités » que ceux des Alpes mais également plus vivant, rencontrant de fréquents marchés et foires. Ici on se sent un peu plus en Italie, avec ses petites routes cabossées où les auto passent à vive allure sans crier gare.  Il faut dire que dans les Dolomites je changeais fréquemment de langues puisque l’on parle allemand en Haute-Adige, alors qu’ici on ne parle plus que l’italien.


Sur la route du "Sella Ciampigotto"
La première ascension, la Sella Ciampigotto, culminant à 1790m d’altitude, ne ressemble guère aux cols rencontrés jusqu’ici. Petite route en pleine forêt presque sans vue où seul trois motards et guère plus de voitures croisent mon chemin durant les deux heures nécessaires pour arriver jusqu’au sommet. Arrivés en haut j’en profite pour m’alimenter au petit refuge  du col où je croise quelques touristes, italiens pour la plupart. En haut il n’y a plus de forêt  ce qui me permet d’admirer un peu mieux les sommets qui m’entourent, ressemblant aux Dolomites rencontrées jusqu’ici bien que moins haut. La descente, bien que sauvage, est également bien dégagée jusqu’au Lago de la Maina, très joli lac de montagne  à côté duquel  je profite de m’arrêter un moment pour profiter du calme et de la fraîcheur qui règne. Ensuite je vais descendre dans une vallée très escarpée jusqu’au village d’Ampezzo où je rejoins la route nationale. Redescendu à 400m d’altitude la température va vite grimper…
En me rapprochant de la ville de Tolmezzo, la circulation augmente à chaque km et c’est entouré de camions me frôlant et de voiture roulant à pleine vitesse que j’arrive enfin à Tolmezzo, espérant retrouver des routes plus calmes par la suite.
Mais ce sera tout le contraire qui va se produire. A Tolmezzo il n’y a pas d’autoroute et toute la circulation se rendant à Udine ou Venise, villes proche d’une centaine de km, utilise cette route pour rejoindre l’autoroute une quinzaine de km plus à l’Est. Bien vite je me retrouve entouré de gros camions et nombreuses voitures roulant à tombeau ouvert. Par 35°C à l’ombre la température ressentie atteint certainement les 40°C sur le bitume surchauffé par la circulation. Asséché, il me faut près d’une trentaine de km interminable pour trouver enfin de quoi me désaltérer dans le village de Chiusaforte, en arrivant dans les Alpes Julienne.
Soulagé je m’engage enfin dans une petit vallée pour me diriger droit sur la Slovénie, espérant franchir la frontière ce soir, après les ascensions de la Sella Nevea,  à 1190m d’altitude, et du Passo Predil, col frontière avec la Slovénie culminant à 1156m d’altitude.


Les Alpes Julienne
En me dirigeant sur la Sella Nevea, je découvre avec soulagement une jolie petit vallée sauvage et peu habitée. D’abord longeant une rivière avant les derniers km très pentus menant au sommet, la Sella Nevea va néanmoins me causer quelques tourments. En effet, après de nombreux km enchaînés depuis ce matin, dont beaucoup de plats nécessitant une autre « position » sur la selle, les premières douleurs aux fessiers vont gentiment débuter  pour ne faire que s’accentuer jusqu’au soir. Les prochains km vont être très douloureux et vont gâcher le paysage… Arrivant tout de même entier à la Sella Nevea je redescends sur quelques km  en pleine forêt jusqu’au très beau Lago del Predil, entouré de forêts et de montagnes. L’orage guette et risque d’éclater à tout moment alors je ne prends même pas le temps de m’y attarder mais au sortir du Lac un panneau m’indique : « Autriche à gauche, Slovénie à droite ». 
Je m’engage donc avec grande excitation à droite, à l’assaut des trois derniers km d’ascension nécessaire pour atteindre la frontière et le Passo Predil. Le quart d’heure nécessaire n’est qu’un immense compte à rebours où l’excitation dépasse largement la douleur « fessiaires ». Finalement au sortir d’un virage j’aperçois enfin le panneau bleu aux étoiles jaunes de l’union européenne sur lequel il est inscrit « SLOVENIA ». Enfin !  Il faut s’avoir qu’après onze jours de vélo, 1532km pour… 33500m ddénivellation positive, la fatigue se fait ressentir, décuplant les émotions, et si franchir un col est toujours un grand moment à chaque fois différent, arriver à une frontière, qui plus est non-frontalière avec mon pays de départ, est un moment beaucoup plus fort encore grâce à la rareté du fait et la satisfaction de franchir la barrière politique. L’émotion est grande, donc, mais courte car le voyage continue, il est tard et je dois encore trouver où me loger. Mais la suite ne va pas me décevoir, loin de là. Malgré le nuages gris, faisant suite à l’orage qui vient d’avoir lieu, je découvre avec émerveillement la région. Vallée plongeante entourée de montagnes aux pentes abruptes remplies de forêts surplombées de falaises, mon entrée en Slovénie va s’avérer magnifique. 




Après la douane un panneau me souhaite un «Dobrodosli » de  bienvenue et je découvre avec l’excitation d’un enfant qui ouvre son cadeau de Noël le premier village, Log Pod Mengartem, et une langue particulière, le slovène, langue slave proche du plus répandu serbo-croate ( parlé en Bosnie-Herzégovine, Serbie, Monténégro et Croatie) mais parlé uniquement en Slovénie par 2 millions d’habitants à peine. En m’enfonçant dans cette vallée extrêmement humide aux petits villages cachés ici et là et aux petites maisons aux toits pointus, j’ai un peu l’impression de me retrouver dans une vallée hobbit du « seigneur des anneaux ». Cette entrée en Slovénie me redonne plein d’énergies positives et physiques. C’est peu avant 20h que je m’arrête finalement, trouvant une auberge dans le petit village de Kal-Koritnica, peu avant le « Triglavski Narodni Park », le seul parc national de Slovénie, situé dans les Alpes Julienne et que je compte traverser demain.


Premier village slovène
Dernière satisfaction de la soirée : la découverte du prix pour manger au Restaurant, bien plus bas qu’en Suisse. Après un copieux festin pour combler les 165km de vélo journalier et une bonne bière pour le sommeil et la douleur, je m’endort enthousiaste à l’idée de traverser cette superbe région dès demain, mais inquiet suite à mes douleurs réqurentes aux fesses… Heureusement la nuit, bien que courte, va s’avérer douce et réconfortante.


Bike for Africa pédale pour www.togotochildren.ch



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