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samedi 22 septembre 2012

Nuit treizième: Prezid, Hrvatska.





Nuit treizième : Prezid, Auberge Tajci, Hrvatska.
Km 1853. 22 Juin 2012.

Les chiffres du jour :
Km : 185
Temps : 9h19
Cols : 1
Dénivellation positive : 1800m

Particularités :
Avec ces 185km et 9h19 de pédalage cette étape est de loin la plus longue de ce voyage. Arrivée en Croatie où je mets les pieds et les roues pour la toute première fois de ma vie. Certainement pas la dernière…


La pluie a fait un retour inattendu cette nuit et le jour m’a réveillé vers 5 heures du matin. Le départ est donc humide et matinal, ce qui m’arrange bien car en quittant le camping et le parc national le but de était de me raprocher le plus possible de la Croatie pour pouvoir en profiter au maximum.


Bohinjsko Jezero le matin
Après un retour sur mes traces d’hier soir pour pouvoir quitter le camping, je m’attaque à ce qui devrait constituer la seule véritable difficulté de la journée, le Bohinjsko Sedlo, petit col culminant à 1277m d’altitude. 
Bien que très humide suite la pluie de cette nuit, la journée commence avec le retour du soleil et cette ascencion qui n’a rien d’exceptionnelle. En pleine forêt durant toute la montée, rare sont les points de vues permettant d’admirer les Alpes Julienne qui sont désormais derrière moi. La végétation est identique à celle que l’on trouve dans le Jura vaudois et j’ai l’impression de me retrouver proche du Lac de Joux, le Lac en moins...
Cependant ce col revêt tout de même une importance toute particulière. En effet il constitue le dernier col alpins de ce voyage et après être parti d’Aigle, avoir grimpé 40 autre  cols alpins dont notamment les deux plus haut cols d’Italie et de Suisse, enduré la neige, la pluie, puis des « cloques de soleil » suite au soleil de montagnes, l’émotion remplace aisément la « banalité » de cette route pourtant bien loin de celle que j’ai pu rencontrer jusqu’ici en qui concerne ses paysages. Au sommet je réalise que les Alpes sont définitivement derrière moi…


Campagne slovène
De l’autre côté du col je découvre avec plaisir la campagne slovène. Redescendant  sur une petite route sauvage entourée de collines boisée et très escarpée, je découvre une très belle région où le mot « paisible » semble le plus approprié pour définir l’ambiance qui règne dans les quelques villages que je traverse. Pendant plusieurs heures je vais pédaler ainsi, traversant la campagne slovène ressemblant de plus en plus à la campagne du plateau Suisse. Rarement je me suis senti si libre sur mon vélo, pourtant si loin de chez moi dans ce pays que je ne connais pas, entouré de gens que je ne connais pas parlant une  langue… que je ne connais pas, en plus du fait que je pédale sur des routes aux profils bien différents de celles que j’ai l’habitude de côtoyer dans mes Alpes tant adulées. Les km défilent les uns après les autre, tranquillement mais sûrement que  même une douleur aux poignets grandissantes ne peut déranger. Finalement deux routes se présentent à moi : celle du Sud me menant directement à la mer mais moins jolie que celle de l’Est, plus longue et plus dur, traversant les montagnes croates.Celle de l’Est me permettrait également de passer plus de km en Croatie et de traverser également un parc national. Longtemps hésitant, une crevaison va tout d’abord me faire perdre beaucoup de temps. Choisissant tout d’abord la route du Sud, plus courte, je m’en retourne sur mes pas pour prendre l’autre route, attiré par les montagnes croates. Décider à dormir dès ce soir en  Croatie je pédale avec la conviction de ne m’arrêter qu’une fois la frontière croate atteinte, déterminer à passer ma première nuit croate ce soir déjà.


Les 50 derniers km en Slovénie vont s'avérer très joli mais particulièrement pénible avec de long faux plats interminable et c’est seulement vers 20 heures, au sortir d’une forêt et plusieurs km de montée que j’apperçois enfin la douane. Libération ! Malgré l’étonnante méfiance des douaniers slovènes je passe sans problème du côté croate. La satisfaction d’atteindre enfin la Croatie après avoir traversé tout cela est indescriptible. De plus j’ai près de 180km dans les jambes - depuis ce matin- en atteignant la douane, la fatigue est palpable et c’est bien connu, la fatigue décuple les émotions…


Enfin

Je découvre dès les premiers km une Croatie non touristique, pauvre et bien différente de la Slovénie que je laisse derrière moi. L’eau du robinet n’est pas potable et les maisons sont parfois dans un triste état,  mais pourtant en 7km – le temps qu’il me faut pour trouver une auberge – je découvre une hospitalité incroyable, certainement supérieure à toute celle que j’avais pu rencontrer lors de mes 54000km précédents ce voyage.


Rencontre croate
Ma nuit se termine peu après la douane et le village de Prezid, dans le  Nacionalni Park Risnjak, un des nombreux parc national croate. Le soir dans une petite auberge au milieu de la forêt, je partage de très bons moment avec un couple de croate venu marcher quelques jours dans la région. M’expliquant leur culture et surtout leur pays, ils vont m’aiguiller sur la meilleure route à prendre pour atteindre Rijeka, destination de mon voyage, et cette soirée restera comme le plus beau moment de ce voyage, même incomparable avec le Stelvio, les Dolomites ou la neige du St-Gothard, car les rencontres, contrairement aux routes et aux frontières, n’existent pas sur les cartes.
Complétement crevé, je m’endorts excité à l’idée de découvrir enfin l’Adriatique.

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