Les
chiffres du jour :
Km :
145
Temps :
8h27
Cols :
4
Dénivellation
positive : 3900m
Particularités : Arrivée dans les Dolomites et
passage du 1000ème km de Bike for Africa dans le village de Castello
Tesino.
Le 7ème
jour, fin de la 1ère semaine , marque un premier pallier important
lors d’un voyage seul et à vélo. Pour la 1ère fois viennent les
moments de solitude où, à travers de nouvelles régions jusqu’alors inconnue,
les amis, les habitudes, la « facilité » et le confort de la vie
habituelle viennent à manquer. C’est un peu le temps des remises en question
sur son voyage : pourquoi ne pas rentrer et me reposer le reste de mes
vacances, est-ce que ça vaut vraiment le coup de continuer, etc etc etc… De
plus, une semaine seul c’est déjà un petit moment. Le chemin parcourus est déjà
conséquent et si le voyage venait à s’arrêter maintenant il y aurai déjà
quelques chose à raconter, une certaine fierté d’avoir bouclé cette première
boucle que constitue cette 1ère semaine. Un certain acquis qui
n’existait pas les jours précédents. Le voyage a un passé, court, mais un passé
quand même, qui lui permet d’exister en tant que tel. De plus les jambes sont
lourdes, les sensations plus dures à trouver et l’émotion, parfois euphorique,
des premiers cols fait place à une première lassitude. La tentation de rentrer
dans le confort habituelle se fait de plus en plus insistant. Les km sont long
et il faut d’autre sources de motivations que les simples côtés de «l’exploit sportif » ou de la beauté
d’une région. Le but 1er de ce voyage était de découvrir les
Dolomites et maintenant que j’y suis je remets tout en question car je me rend
compte que le km du 7ème jour est bien plus long que celui du 1er
jour. Alors deux choix se présentes à moi: la passion ou le confort, continuer…ou
rentrer.
Ce matin, 23°C à 8h30 et à 1000m d’altitude en quittant le camping… Et la température va encore grimper, grimper, et je suis déjà fatigué, les jambes lourdes. Beaucoup de doutes, donc, en grimpant le Passo Mendola, petit col forestier à 1363m d’altitude. Beaucoup de doutes à l’approche du difficile Manghenpass, accentué par beaucoup d’erreurs de « lectures de cartes » apportant détours et énervements . Beaucoup de doutes, encore, lors de l’ascension de ce col imposant, 20ème col de Bike for Africa, où la canicule transforme cette ascension de 17km en une barrière infranchissable. Négligeant de protéger mes oreilles du soleil de montagne lors des journées de haute altitude où la neige refletait le soleil violemment autour de lui, celles-ci ce mettent à cloquer dangereusement. Leurs volume augmente. Elles deviennent rouge vifs, impressionnant ! Et douloureux…Et il me reste encore 6km à 10%, plein soleil après les vastes forêts du début, pour arriver au col du Manghenpass, à 2047m d’altitude.
En ce début d’après-midi marquant mon arrivée dans les cols difficile des Dolomites, entre la déshydratation qui guette, le manque d’énérgie récurent et la douleur inquiétante aux oreilles (sans oublier le nez, les bras et les cuisses, proche des cloques elles aussi), le doute prend le pas sur l’exploit sportif, sur le paysage aussi…Le doute règne en ce 7ème jour de Bike for Africa.
Heureusement le sommet
arrive enfin, après quelques derniers virages en épingles impressionant. Un
panneau sur le bord de la route indique « pente à 15% », ce qui n'enlève rien au panorama sur les forêts en contrebas qui est superbe ! La
chaleur cogne, provoque des migraines, obligeant à boire, boire et reboire,
mais petit à petit pour éviter les
douleurs estomacales. Mon maillot jaune et vert de Bike for Africa se parsème
de petits points blancs. Ce sont les sels minéraux, perdus en grands nombre,
qui font leur apparitions. Les crampes guettent…
Après
restauration au col, la descente du Manghenpass, à travers alpages et forêts,
me rappelle beaucoup le chablais
vaudois. Mais l’arrivée dans le Val Sugana par 35°C , vaste vallée où l’air ne
circule pas, est étouffante. Mais mon compteur y indique…990 km, alors la
motivation du 1000ème km me pousse à continuer. Ma carte n’indiquant
pas le profil de la route c’est avec surprise que je franchis le Passo
Forcella, petit col sans importance qui indique 910m d’altitude. Pourtant c’est
en descendant ce dernier que je franchis la barre des 1000 km ! A cet instant mon père m’appelle pour me dire
qu’il m’attends pour dormir au Passo Brocon…800m d’ascension, donc, pour
atteindre dans un dernier effort, ce très joli col situé à 1616m d’altitude où
nous allons passer la nuit. Arrivé au col peu avant 20h, je peux passer ma main
sur mon corps et en retirer des grains de sels… Avec lesquels je pourrais cuisiner. Mais je vais me contenter de mes traditionelles pâtes!
Aujourd’hui j’ai perdu beaucoup, beaucoup d’eau et de force, alors ce soir c’est boissons et pasta... à volonté!
En me couchant je profite de l’éléctricité du lieu pour écouter de la musique sur mon lecteur MP3. Une chanson en fait, « Le vent l’emportera » de Noir Désir. Je me rends compte, après une semaine sans musique et presque seul (les rencontres ayant désérté cette première semaine), du bonheur que la musique peut procurer et de son importance dans notre société. Une chanson savourée à sa juste valeur, avant de savourer une nuit de sommeil.
« Maintenant les Dolomites ne sont ni un objectif, ni un souhait, et encore moins un projet. Les Dolomites sont là, devant, derrière, en bas, en face, ici. J’y suis, j’y reste.Les doutes s’en vont. La passion l’emporte et le voyage prend un autre sens. Alors l’importance de franchir tel ou tel col perd de son côté obsessionnel et la projection dans le futur, le prochain col, le prochain km, fait place à la saveur du présent.Le voyage continue. »
Au pied du Manghenpass |
Arrivée dans les Dolomites |
En ce début d’après-midi marquant mon arrivée dans les cols difficile des Dolomites, entre la déshydratation qui guette, le manque d’énérgie récurent et la douleur inquiétante aux oreilles (sans oublier le nez, les bras et les cuisses, proche des cloques elles aussi), le doute prend le pas sur l’exploit sportif, sur le paysage aussi…Le doute règne en ce 7ème jour de Bike for Africa.
Enfin en haut |
La Forcella, 1000ème km!!! |
Aujourd’hui j’ai perdu beaucoup, beaucoup d’eau et de force, alors ce soir c’est boissons et pasta... à volonté!
En me couchant je profite de l’éléctricité du lieu pour écouter de la musique sur mon lecteur MP3. Une chanson en fait, « Le vent l’emportera » de Noir Désir. Je me rends compte, après une semaine sans musique et presque seul (les rencontres ayant désérté cette première semaine), du bonheur que la musique peut procurer et de son importance dans notre société. Une chanson savourée à sa juste valeur, avant de savourer une nuit de sommeil.
Passo Brocon au petit matin |
« Maintenant les Dolomites ne sont ni un objectif, ni un souhait, et encore moins un projet. Les Dolomites sont là, devant, derrière, en bas, en face, ici. J’y suis, j’y reste.Les doutes s’en vont. La passion l’emporte et le voyage prend un autre sens. Alors l’importance de franchir tel ou tel col perd de son côté obsessionnel et la projection dans le futur, le prochain col, le prochain km, fait place à la saveur du présent.Le voyage continue. »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire